Ce soir, je suis un lac d’eau salée.
Larmes, suées, je suis liquide, et liquidée.
Le lac, en moi, est rond. Totalement rond. Telles les montagnes volantes d’Avatar, il peut se suspendre dans les airs quand l’envie d’airer le prend.
Airella va errer, airer, et s’aérer. Le lac s’envole comme une montgolfière. Ou mongole fière, selon le prisme qu’on choisit d’adopter.
Ce lac n’a pas de rives. Elles sont à la dérives, sans doute noyées dans les eaux tumultueuses de dévastateurs courants furieux.
C’est ce lac étrange, mon espace vital, où mon œil intérieur se rive. Sans rive, personne ne peut l’envahir, ni le polluer de ses ordures.
Seuls, peuvent y fusionner, momentanément, les autres lacs qui ont pu s’élever. Parfois ils rebondissent, parfois ils stagnent, chacun de ces îlots d’eau se portant selon le vent qui le pousse.
Parfois, les fleuves fous essaient d’envoyer des gouttelettes crasseuses vers le haut, mais elles ne parviennent qu’à retomber. C’est que c’est lourd, la saleté.
Et, lorsque fleuves et rives tentent d’arriver jusqu’aux lacs élevés, ils ne parviennent qu’à dériver, en flots moches et saccadés, dans des égouts embrumés...
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