A une amie qui m’est chère,

          Si tu lis cette lettre aujourd’hui, c’est que je suis loin, je ne sais moi-même pas exactement où. Je ne sais pas où je vais, mais je sais pourquoi, et c’est la raison pour laquelle je t’écris aujourd’hui.

          Te souviens-tu de Noam ? Ce garçon, fils d’aristocrate, qui ne faisait que passer ses journées à se reposer ? Son père est, comme tu t’en doutes, très riche et, surtout, très influent, en plus d’être extrêmement intelligent et bien plus que manipulateur et, je ne sais pas pourquoi, il a décidé que je serais un parti idéal pour son fils. Il est venu, il y quelques jours déjà, pour parler avec mon père. Cet homme a tout ce qu’il faut pour organiser un mariage arrangé entre son fils et moi, sans prendre en compte mon avis, celui de ma famille. Je ne veux pas. Je ne veux pas être mariée à cet inconnu ! Par chance, mon père ne le veut pas non plus !

          Je pense que tu commences à comprendre ce qu’il en est, de cette fuite. Je n’ai que trop peu de temps pour t’écrire, je fais ce que je peux, mais ce message sera bien court comparé à tout ce que j’aimerais te dire.

          Tu vas me manquer, tu sais, toi, la seule véritable amie que je n’ai jamais eue. J’ai très peur de la vie que je devrai reconstruire là-bas, je ne sais où, sûrement sur ma terre natale, au final. N’est-ce pas ironique, d’y retourner ?

          Je suis désolée, je fuis comme je peux et je te laisse derrière en espérant que tu comprennes.

          J’espère pouvoir prendre de tes nouvelles, te revoir peut-être.

         J'aurais aimé avoir plus de temps.

Une amie qui t’es chère.

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