Texte du sujet: La ville - Sujet 3 : "Par la fenêtre"

Le chien aboie contre les passants et son maître contre lui. Le premier ne veut pas comprendre que les promeneurs n’empiètent pas sur son territoire, le second refuse d’admettre qu’il n’arrivera jamais à le dresser. Il rouspète, une porte claque, il est rentré chez lui. Le chien se tait enfin, les personnes doivent être passées dans l’angle mort de la maison. Maintenant, ce sont les discussions de ce groupe qui arrivent jusqu’à mon oreille. Une voix, deux, trois, quatre voix ! Ils sont donc quatre, rigolent, crient, s’insultent. On dirait qu’ils ne sont pas amis mais leurs intonations crient le contraire ; ils se connaissent depuis longtemps, trop pour prendre tout cela au sérieux. Leurs rires s’éloignent, une petite fille les salue et est saluée en retour, avec un peu de retard. Sûrement ne l’avaient-ils même pas remarquée, cette voix de quatre ou cinq ans.

 

Un bus avertit de sa présence avec un horrible bruit répétitif, il s’arrête soudain. Un amas de monde descend, monte, bouge. Leurs conversations sont trop nombreuses, trop liées pour pouvoir en tirer quelque chose. Certains groupes ne bougent pas, restent et, on peut comprendre aux champs lexicaux qu’ils utilisent qu’ils sont en train de fumer. Pourquoi pas après tout. Ils rient aussi, semblent se foutre de tout, des remarques des vieux cons à côté d’eux, des moqueries des jeunes de leurs âges. Ensemble, ils sont plus fort que ça. Quelqu’un entre dans le supermarché d’en face en courant, percute ceux qui descendent la rue tranquillement et sans se presser. A peine quelques excuses ; il est facile d’imaginer les têtes déconfites des passants. Il refuse de laisser son sac à dos à l’entrée, se fait réprimander. A droite, dans la boulangerie, il y a foule d’étudiants et de travailleurs, d’enfants et d’adultes, d’adolescents et de personnes âgées. Beaucoup prennent des viennoiseries, des sucreries comme des cookies ou des brioches suisses, d’autres prennent du pain, des gâteaux

 

En fermant les yeux, en écoutant juste ce qu’il y a à entendre dans cette rue, on se rend rapidement compte qu’elle abrite énormément de gens différents, de personnes qui ne se ressemblent pas, de personnes qui sont exactement pareilles.

La ville est géniale. Elle l’est encore plus quand on ne la regarde pas, quand on ne fait que d’en profiter.

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plancton2000
ce texte a un caractère très "fluide" et vivant, on suit vraiment les sensations du/de la narrateur/trice presque absent.e grâce à ce "on" qui suspend toute subjectivité. Il y a une universalité dans cette description !
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