Bien que je n'aie jamais assis mon séant dans un train à vapeur, tous mes trajets en train m'emmenaient dans un voyage presque plus hors du temps que dans le temps.
Aller d'un endroit où se situe ma vie présente, à un endroit où se situait une vie passée, qui n'avait plus rien à voir avec moi et qui pourtant était aussi la mienne.
Je me perdais, chaque fois, dans les vapeurs de mes pensées, qui, elles-mêmes, s'évaporaient entre les deux mondes que je me devais de fréquenter. Ambiance feutrée et désuète, contemplation méditative, à une époque où l'intérieur des wagons n'était point hanté par les sons de nos tablettes, pc, et téléphones.
Parfois, dans ce nuage d'introspection, se frayait le bruit de paquets de chips froissés, de mastication gênée, de raclement de gorge déshydraté, de "pardon... excusez-moi" murmuré.
De temps à autres, sur la longueur du trajet, une conversation émergeait, inepte ou passionnante, jamais prégnante.
La plupart du temps, je collais mon front contre la vitre, regardant défiler les plaines vides, les reliefs pleins. Mes pupilles se mettaient à imiter le reflet dépoli du verre, et mon cerveau s'enfumait de rimes et vers, de proses et de contes, l'imagination perdue dans ces paysages souvent vus et pourtant méconnus.
D'une gare à l'autre, j'étais en transe. Le voyage n'était pas que physique, il était chamanique.
Dans les vapeurs d'un train sans vapeur, j'étais en transfert, loin du paradis et à deux pas de l'enfer...
Mais je vais m'abstenir.
(A l'occasion, il faudra que tu précises, d'ailleurs, si l'on est autorisé à produire plusieurs textes pour un même atelier/sujet)
Après, je pense faire comme cette semaine, c'est à dire laisser les ateliers ouverts toute la semaine, donc là, rien ne l'interdit, au contraire ! On va pas se mettre à brider notre créativité quand même
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