Elle l’admire d’en haut, regarde son visage, ses joues et ses pommettes, ses pectoraux et ses tétons dressés, son sexe. Sa partenaire, ce jour-là, l’admire d’en bas, effectue le même trajet avec son regard. Elles s’enlacent, s’embrassent, se touchent, se mordent, se caressent. Elle passe du temps près de l’oreille de cette personne quasi inconnue. Elle sait que l’oreille est zone sensible chez beaucoup de personnes. De l’autre côté, l’autre femme s’occupe de sa poitrine, la sollicite et fait ressentir en elle des vagues de désirs montantes.

Doucement, la langue de la première descend de l’oreille, s’attarde sur le cou pour laisser une marque, s’attarde encore plus sur les seins pour entendre enfin réellement sa partenaire, finit plus bas encore.

La partenaire n’est pas en reste, balade ses mains là où elle peut, là où elle sent qu’elle peut engendrer du désir.

Puis soudain, l’inconnue sent une langue, la langue. Elle la ressent jusqu’au plus profond d’elle-même, cette chaleur qui ne lui appartient pas. Elle le ressent jusqu’à avoir l’esprit presque brouillé, ce désir qui monte en elle, ce plaisir qui s’installe.

Les deux femmes ont la même idée : se rapprocher plus encore, fusionner au plus possible, se sentir l’une contre l’autre. Tandis que la première essaye de remonter, la seconde essaye de descendre. C’est le choc, elles ne s’embrassent ni ne se caressent mais se cognent. Dans leur précipitation sensuelle, elles se blessent.

Le moment est passé, les deux se tiennent la partie du corps qui aura droit de porter la bosse future.

Elles se regardent, éclatent d’un rire nuancé d’exaspération et de frustration.

Finalement, l’inconnue repart de son côté, prétexte un rendez-vous inexistant. Peu importe. Tout pour se sortir de cette situation de gêne intense au cours de laquelle elles se sont regardées, moitié amusées, moitié ennuyées par ce moment.

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