La tête sous l’oreiller, enroulé dans ma couette, la couverture sur la tête, je tente de repousser le plus possible l’instant du lever. Il est dimanche, rien n’interdit la grasse matinée. Je somnole, je somnole, à la frontière du rêve, quand je sens une présence…
Hésitant, sans savoir si cette présence était un rêve ou la réalité, je retiens ma respiration, ne fais pas un mouvement. Quand d’un coup. Un poids. Sur ma jambe droite.
Mon cœur bât la chamade ; Je ne sais pas ce que c’est. Ou peut-être que je le sais trop bien. Que c’est lui. Le monstre. Qu'il est venu me chercher. Comme je le craignais. J’entends une respiration. Lourde. Vibrante. Terrifiante, en vérité.
Refusant de céder à la panique, je décide de fuir néanmoins. D’un geste violent, je lance la couette sur la chose. Saute du lit. Quitte la chambre en courant. Au bout d’un couloir, les escaliers. Je me retourne avec prudence et j’aperçois deux effroyables yeux jaunes. Ni une. Ni deux. Ni trois ni quatre ni cinq. Mes jambes grimpent les marches. La chose me poursuit. Me rattrape. Passe par-dessous mes jambes et me dépasse !
Je monte avec prudence les dernières marches de l’escalier. La bête qui me traque est à droite, je peux sentir d’ici son aura diabolique… Alors je file à gauche, pénètre en trombe dans la salle de bain, claque la porte et la verrouille. Je soupire en m’asseyant par terre, le dos, le front et la nuque en sueur. Est-il possible, est-il seulement possible, me demandais-je, d’échapper à ça ? La chose gratte à la porte. Sans colère. Calmement. I-né-luc-ta-ble-ment. Toc. Toc. Grrrrrratte… Elle sait qu’elle m’aura à l’usure, que je ne peux pas rester éternellement dans ce cul-de-sac dans lequel je me suis stupidement réfugié…
Alors que le temps passe – quelques minutes ? Des heures ? Une vie ? – la certitude de n’avoir pas d’autre choix que de tenter une sortie s’impose de plus en plus. J’avale une grosse bouffée d’oxygène, me lève – mes jambes tremblent – et pose la main sur la poignée…
J’ouvre. Saute. Esquive de peu un… Un… Coup de patte ! Mes pieds s’emmêlent. Je glisse. Tombe. Me relève. Panique. Je cours. La chose. Vers la cuisine. Se rapproche. Prendre un couteau peut être ? Elle tourne autour de moi. Que faire que faire que faire. Elle se tient face à moi. Me dévisage. Pose sa patte sur moi…
« Miaou !! »
Tu as gagné, monstre féroce. Félin chasseur. Nosfératu. Mon chat, quoi. Tu as gagné, je suis debout, et voilà tes croquettes…
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