Texte du sujet: Érotisme, sujet 1 : "Première fois"

 

La nuit avait été chaude et étouffante. Plus d’une fois, la jeune femme avait voulu qu’un orage éclate, qu’une brise fraîche souffle à travers les volets entrouverts, qu’une pluie torrentielle partage sa musique et sa peine. Mais rien de tout cela n’était arrivé. Elle s’était séparée, à contrecœur, de sa couette qu’elle affectionnait tant lorsqu’elle s’endormait puis de sa nuisette de satin pastel. L’habit, bien que léger, se collait avec délicatesse contre son corps voluptueux et sa poitrine prisonnière de l’habit suppliait pour un peu de liberté. Quant à l’objet de tant de plaisir interdit qu’elle garde précieusement intacte entre ses jambes d’albâtre, il fut également destitué de son vêtement pour un meilleur bien être.

A ce moment-là, son corps entiers se faisait caresser par la douceur des draps de coton. Ceci lui permit de mieux s’endormir, emportée dans un monde de plaisir charnel que Morphée lui offrait en attendant que son corps soit instruit de la chose.

 

Le soleil était presque à son point culminant quand la demoiselle commença à ouvrir ses yeux noisettes. La lueur du jour l’éblouit, l’obligeant temporairement à garder ses paupières closes tandis que le reste de son corps s’éveillait. Elle s’étira, bailla puis enfin elle ouvrit ses paupières sans souffrir. Les rayons du soleil venaient réchauffer un peu plus sa peau déjà transpirante. Elle regarda, pensive, ces morceaux de chairs éclairés et se demanda ce qu’elle pourrait bien faire en ce jour, sans trop souffrir de cette étouffante chaleur. Il serait dommage qu’elle reste close entre quatre murs alors qu’elle avait impatiemment attendu l’été et tous les plaisirs qu’il entrainait. Elle ne souhaitait pas se rafraîchir à la piscine municipale et subir les contraintes de ce lieu public : familles, cris d’enfants, eau soudainement chaude à  des endroits précis et regards intéressés d’homme esseulés.

 

Elle savait que son corps ne rendait pas insensible ses acolytes masculins et souvent sa pureté  en étonnait un grand nombre. Elle eut une pensée pour l’un de ses amis qu’il lui avait avoué, autour d’un café sur une terrasse fleurie, qu’il aurait aimé explorer son corps plus d’une fois. Elle ne s’en offusqua pas et ria à gorge déployée. Le jeune homme la touchait par son air candide et sa bienveillance. Il n’était pas désagréable à regarder et si cette amitié n’était pas, elle aurait sans doute succombée à son charme. Mais le lien qui les unissait était beaucoup plus précieux que le désir de la chair pour le moment.

 

Un bref frisson parcouru son corps tandis qu’elle repensait à cette conversation qui n’eût pas vraiment de suite. Instinctivement, une de ses mains caressa un côté de son buste, ses doigts passant délicatement sur sa poitrine et frôlant timidement son réceptacle. Un nouveau frisson, plus puissant, la décida à se lever. Une idée de ce qu’elle ferait en ce jour lui avait, au passage, traverser l’esprit.

Tandis qu’elle se leva, son regard se porta sur son reflet dans le miroir de son armoire. Elle se contempla un bref instant. Une chaîne dorée ornée d’un pendentif en rubis venait habiller sa gorge généreuse. Sa taille gracieuse et fine se terminait par le dessin de hanches de femme accomplie. Sans aucune forme de prétention, la jeune femme confirma la beauté de son corps en souriant satisfaite. Elle enfila sa nuisette jetée négligemment au sol et omis volontairement de remettre sa lingerie avant d’ouvrir ses volets, offrant au curieux une vision presque idyllique. D’un pas léger, elle sortit de sa chambre après avoir pris son portable et s’affaira à sa préparation.

 

Quelques heures plus tard, le soleil avait entamé sa descente et la lune commençait à apparaitre timidement dans le ciel. La chaleur était plus supportable et une brise légère se levait, habillant le ciel bleu de cirrostratus. La jeune femme marchait jusqu’au point de rendez-vous qu’elle avait donné à son ami. C’était un endroit calme, isolé et très peu connu même des autochtones. C’était l’endroit idéal pour passer un bon moment, loin de la civilisation. Le lit d’une rivière claire s’écoulait tranquillement entre les arbres. Une plage de fortune était apparue après de longues années d’érosion et quelques poissons nageaient naïvement au fil du doux courant. Elle était arrivée en première, sans grand étonnement. Le jeune homme était connu pour son absence de ponctualité. Elle en profita, alors, pour déposer son sac et retirer sa couche de vêtement superflue pour ne garder que son maillot de bain. Elle détacha ses cheveux blonds, jusque-là, prisonniers d’un chignon et déposa une serviette  de plage sur la berge. Attendant l’arrivée de son ami, la jeune femme s’y allongea, ferma les yeux et profita de la fraicheur des arbres, du délicat clapotis de la rivière et de la douce chaleur solaire.

Le bruit d’une branche craquant sous des pas, la sortie de son état comateux. Elle s’assit aussitôt et posa ses yeux dans la direction d’où venait le bruit. D’autres craquements, de plus en plus prêt se firent entendre et enfin, le jeune homme sortit de la broussaille. Son sourire s’effaça un bref instant pour faire place à un rougissement en voyant le corps de son amie ainsi vêtu. Il savait pourtant, qu’il y avait de grande chance qu’il la voit ainsi car, après tout, ils s’étaient retrouvés pour se rafraîchir dans la rivière. Cette proposition avait attisé en lui un feu étrange mais son enthousiasme fut de courte durée lorsqu’il repensa au rire de la jeune femme des jours plus tôt. La belle était sans doute naïve. Il faisait chaud et n’importe qui, connaissant le lieu, aurait voulu profiter de ce temps pour s’y retrouver.

 

Après un bref échange où l’ingénue taquinait son ami sur sa remarquable ponctualité, le jeune homme, à son tour, s’apprêta pour aller dans l’eau. Un bref instant, il crut voir, dans les yeux de son amie, les flammes d’un désir refoulé et des questions firent à nouveau surface au sujet de son attirance pour ce corps encore inexploré. Une tension palpable semblait s’échapper des deux individus mais tous les deux l’ignorèrent et se mirent à l’eau.

Tout d’abord, ils nagèrent et constatèrent avec joie que quelques poissons venaient à leur rencontre avant de partir frénétiquement vers d’autres courants. Les bruits de la faune avoisinante se faisait parfois entendre et permettait aux deux individus de nager sur leur imagination. Enfin, la jeune femme, d’humeur espiègle, commença à jouer avec son ami. Ce dernier répliqua en essayant de l’éclabousser mais elle avait plongé et se dirigeait vers ses jambes qu’elle agrippa pour le faire tomber. Il se laissa faire et volontairement, attrapa son amie dans sa chute. Ils sortirent de l’eau, les bras l’un dans l’autre et se contemplèrent, étonnés par cette soudaine proximité. Une nouvelle tension, plus forte, se fit ressentir. La respiration de la jeune femme se fit plus profonde, sa poitrine se gonfla un peu plus tandis qu’elle cherchait les réponses à ses questions dans les yeux de son ami. Que faisaient-ils ? Que se passaient-ils ?

 

Pour toute réponse, le jeune homme rapprocha ses lèvres de sa candide amie, bien décidé à céder à ses pulsions, si toutefois, elle le permettait. La belle se laissa faire et un désir ardent envahit son corps tandis que celui de son ami se rapprochait plus encore du siens, la laissant sentir cette inconnue virilité dont elle avait entendu tant de mérite. Délicatement, il la fit allonger sur sa serviette si bien posée et la contempla encore quelques instants. Elle était là, allongée et lui était au-dessus d’elle. Ce désir si longtemps contrarié serait-il sur le point de se réaliser ? Son amie, sans doute impatiente, l’embrassa plus passionnément qu’il ne l’aurait imaginé.

 

Le soleil avait presque disparu quand deux individus sortient des bois. Ils se tenaient la main et se souriaient. Etait-ce de l’amour ? Ou simplement du désir ? Ils ne savaient pas encore mais la jeune femme était heureuse d’avoir partagé ce doux moment avec cet homme qui lui était si cher.

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