Elle se dirige vers un saule pleureur. Sous le couvert de l’arbre, elle ôte ses vêtements et les range soigneusement. Elle inspire profondément, ferme les yeux et laisse son corps se couvrir de fourrure et se transformé. Sa transformation est fluide, cela lui a pris des années de pratique pour arrivée à un tel résultat. Les premières transformations ressemblent à des explosions. La plupart du temps les vêtements volent en éclat. Et une personne se trouvant trop près peu facilement se retrouver blesser. Soit par la pousser, soit à cause du métamorphe qui ne maitrise pas son corps dans les premières secondes. On a déjà vu des gens lourdement griffé ou écrasé. Après des années de pratique et de patience, les métamorphes apprennent à maitriser leurs élans et à contrôler leur transformation.

Elle laisse son autre moi prendre le dessus petit à petit la louve blanche prend forme. La louve est un être à part entière. Elle peut la maitriser mais elle sait qu’il y a des limites. Il lui est déjà arrivé de se sentir hors de contrôle. Elle a déjà vu la louve prendre les commandes dans certaines situations dangereuses. Elle lui en est d’ailleurs reconnaissante. Elle lui a plusieurs fois sauvé la vie.

La louve renifle l’humus avant de sortir du couvert du saule. Elle trottine sur le chemin forestier. Après quelques centaines de mètres, elle hume l’air et s’enfonce hors du sentier sur la piste d’un chevreuil. Elle sent son odeur chaude et goute déjà sa chair sur sa langue. Elle a faim. La louve est presque invisible dans la forêt, malgré sa couleur blanche. Elle se tient basse pour progresser dans les taillis. Elle contrôle le sens du vent régulièrement pour ne pas se faire repéré. Elle est toute proche de sa proie. Bientôt elle pourra la contempler. Elle s’avance aux abords d’une clairière. Le chevreuil est tranquillement en train de brouter de jeunes pousses d’arbre. La nuit commence à tomber. Les étoiles font leur apparition. La louve entreprend alors de faire le tour pour se rapprocher le plus possible. Elle a faim. Elle se met à saliver. Elle y est presque. Elle vérifie une dernière fois le sens du vent. Tout est parfait. Elle sort du couvert du bois en un seul bond. Elle se trouve moins de deux mètre du chevreuil. Il a tout juste le temps de faire quelque foulés que la louve est a son cou et serre de toutes se forces. Ses crocs s’enfoncent dans la chair de l’animal, baignant la gueule de la louve de sang. Le gout métallique se repend, la louve serre encore plus fort et le chevreuil cesse de se débattre. La louve reste encore quelques instants à serrer le cou de sa proie pour s’assurer qu’elle est bien morte.

Tout doucement, elle relâche son étreinte et entreprend de commencer son festin. Elle entame les chairs de l’abdomen là ou la peau est plus tendre. Elle plonge son museau entier dans le ventre de sa proie. Elle se délecte de la chaleur et de l’odeur de l’animal. Elle arrache, mastique, s’empiffre de viande. Elle a faim. Elle n’a pas chassé depuis des jours. Elle profite de ce moment, elle lèche le sang qui coule autour le la béance de l’abdomen du chevreuil. Lorsqu’elle est repue. Elle décide de faire une petite toilette. Elle se couche dans la clairière sous la lune et nettoie son pelage minutieusement.  Elle regarde sa fourrure blanche qui reflète la lumière de la lune. Dans un coin de sa tête, elle pense a ses longs cheveux blanc qui brillent les nuits de pleine lune. La louve s’étire avant de se lever. Il est temps pour elle de laisser place à la muse. Elle trottine jusqu’au saule. elle reprend alors le contrôle de son corps. Elle se rhabille et regagne le temple. Elle est apaisée, elle a mangé et chassé. La louve est calmée. Ce soir elle pourra dormir sereinement.

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