La nuit était tombée depuis longtemps. Les oiseaux nocturnes entamaient leurs chants mystérieux tandis que les deux individus s’amusaient à faire la bête à deux dos. La respiration haletante, la jeune femme souhaitait se livrer toute entière à l’homme qui posait ses lèvres avec passions sur son cou délicat.

Rien ne l’avait averti sur ces évènements. Elle allait, pour la énième fois, passer une soirée dans un bar douteux afin de rencontrer des personnes célibataires. Homme ou femme, cela l’importait peu. Tout ce qu’elle souhaitait, c’était de rencontrer une personne avec qui partager ses passions, avec qui prendre du plaisir et avec qui rire de tout et de rien sans aucun complexe.

Plusieurs personnes s’étaient assise devant elle, mais comme d’habitude, aucune d’elles ne lui convenaient. Il y a avait des conformistes, des extrémistes, des antisociaux etc. Et puis, il y eut Lui !

Il s’était assis sans grande conviction, sans doute blaser lui aussi par cette foule hétéroclite inconvenante à ses attentes. Les premiers mots échangés suffirent pourtant à détendre l’atmosphère. Sa voix suave et grave réveilla un sentiment longtemps endormi chez la jeune femme. Son regard bleu ciel semblait sonder son âme, ses mains viriles et pourtant si délicate semblait être à la fois douce et furieuse. Son corps, qu’elle pouvait apercevoir à travers un t-shirt noir presque entièrement collé sur son torse, semblait être musclé et tendre.

Tandis qu’ils conversaient, elle sentit ses joues s’enflammer et son intimité s’agiter. Elle balbutia quelques mots tandis que son interlocuteur semblait s’amuser de la situation. Il lui posa quelques questions et répondit aux siennes sans rien caché puis, vint le moment où il fallut qu’ils partent pour rencontrer une nouvelle personne.

La suite de cette soirée sembla sans fin. Elle ne pouvait pas s’empêcher de le regarder, d’essayer de le sonder. Son imagination dessinait des scènes obscènes dans son esprit. Elle voulait le toucher, l’embrasser, le sentir en elle et lui faire atteindre le plaisir suprême. Finalement, les tournées cessèrent. Elle chercha son bel inconnu des yeux et fut confortée en voyant qu’il la cherchait également.

Ils échangèrent brièvement quelques mots. Leur désir était entendu. Si ce n’était pas pour la vie, au moins, ce serait pour une nuit. La jeune femme n’habitait pas très loin de ce bar miteux et invita sans hésiter le jeune homme enchanté. 

Sur le chemin du retour, leurs mains s’enlacèrent instinctivement et plus d’une fois leur regard emplis de désir se croisèrent. Lorsqu’ils arrivèrent à destination, ils avaient finis par céder partiellement à leur pulsion. L’homme embrassait ardemment l’épaule de sa compagne nocturne tandis qu’elle ouvrait la porte, le sourire aux lèvres. Elle se retourna et goûta aux lèvres tant désiré de cet homme si désirable. D’un geste vif, il la fit recula et claqua la porte sans se préoccuper du voisinage, puis la colla contre un des murs du hall d’entrée. Il glissa ses mains sous la robe de la jeune femme et caressa ses cuisses avant de frôler sans aucune timidité l’objet tant désirée. Un souffle plein de désir émana de l’intéressée. Elle pouvait sentir un parfum virile émaner de son cou, elle pouvait toucher ce corps si parfait et cette verge si désirée.

Une danse endiablée s’éleva dans les airs. Des bibelots tombèrent, des vases cassèrent, des cris de plaisir s’élevèrent.

Lorsque le soleil caressa la peau satinée de la jeune femme, elle crut tout d’abord que tout ceci n’était qu’un rêve. Puis, son regard se posa sur le désordre que sa danse nocturne avait engendré. Cependant, il n’y avait plus de trace de son bel inconnu. Elle se souvint avoir été brièvement réveillée pendant son sommeil. L’homme lui avait parlé, s’excusant à propos de quelque chose qu’elle n’entendu pas correctement car, déjà, Morphée la ramenait dans ses songes. S’excusait-il de son départ ? Que lui avait-il dit ?

Un post-it sur son frigo lui donna la réponse :

« Cette nuit, à jamais gravée dans mon cœur, ne sera pas, je l’espère, la dernière »

Puis, tout en bas, était marqué un numéro. Débordante de joie, elle embrassa ce morceau de papier et se jura de le rappeler.

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