Texte du sujet: Sommeil, sujet 3 : "In Wonderland"

Il y a trois chiens derrière la porte, trois tout petits chiens, je les ai vus par le trou de la serrure, la seule chose que je sais c'est que je dois en choisir un pour le sauver. Un et un seul. Comment je le sais ? Je l'ignore...

Maintenant, je suis assise, dans le coin d'une pièce, un rayon de soleil tombe sur mes pieds, je constate que j'ai des chaussures d'enfant, des souliers vernis, j'ai peur de les abimer...

Je suis devant la porte à nouveau, je lis leurs noms sur leurs colliers : Corneille, Racine et Flaubert.

Je ne sais pas pourquoi je choisis Flaubert, peut-être parce que c'est celui qui est le plus près de moi, je ne reste pas longtemps, juste le temps de prendre le chiot dans mes bras et refermer la porte vite vite...

Assise encore, Flaubert sur mes genoux, il tremble, je me demande s'il a froid, une couverture tombe du plafond.

J'ai froid.

Les allumettes dans ma main soudain, j'ouvre la boite, des mots en sortent, comme des lettres qui voleraient dans les airs. Je lis distinctement "Madame Bovary, c'est moi"

Un miroir apparaît, une dame me regarde dans le reflet, dans sa main : une boite d'allumettes.

J'entends les deux chiens hurler à la mort, derrière la porte. Puis le silence.

Une corneille frappe avec son bec au carreau, la dame sort du miroir, se dirige vers la fenêtre et l'ouvre. L'oiseau lui crève les yeux. La dame sourit. Sur le ton le plus monocorde qu'il soit, elle dit : enfin, je vois ! et disparaît derrière la porte.

Ma main est mouillée, je la regarde : Flaubert est en train de lécher mes doigts.

Derrière la porte, ça gratte et ça gronde maintenant.

Flaubert s'enfuit en gémissant.

La porte cède, un chien immense la franchit. Ce n’est pas un chien normal, il doit bien faire deux mètres de haut, on dirait une statue mais une statue qui sentirait le chien.

Sur son collier, je lis "Racine" et, aussitôt, je m'enfonce dans la terre, comme aspirée.

Je suis dans un cercueil.

Au-dessus de moi j'entends des chiens qui grattent le sol.

Je n'ai plus peur.

Je ferme les yeux.

Je me réveille.

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MaHell
c'est dur, c'est en même temps plein de poésie, et de dilemmes. j'aime beaucoup l'ambiance étrange et la logique glauque. y'a un coté gothique a ce rêve.
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