Texte du sujet: Lire, et se lancer

« - Qu’est-ce qu’elle peut bien faire ? Dresser un mur de chats ? S’il n’y a pas de chat géant comme je le croyais et que ce n’est qu’une suggestion, qu’ai-je à craindre ? » - Autre Monde : Neverland, page 432, Maxime Chattam.

 

 

Malone ricanait. Ses parents l’avaient envoyé dans une sorte de pensionnat pour garçons un peu rebelles. Au début, il avait rigolé. Pensaient-ils vraiment que le fait de vivre ailleurs et de ne revenir que pour les vacances allait changer son comportement ? C’était presque insultant.

En arrivant au pensionnat, Malone avait ensuite eut un peu peur, même s’il ne l’avouerait jamais ne serait-ce qu’à lui-même, en voyant à quel point les encadrants pouvaient être strictes. Il ne pourrait jamais oublier ce qui lui était arrivé lors de son premier jour lorsqu’il ne s’était pas réveillé à l’heure indiquée sur le règlement. Les surveillants semblaient trop habitués à ce que les jeunes veuillent s’enfuir qu’il avait paru au jeune garçon être impossible d’échapper à leur vigilance.

Puis, il s’était rendu compte de quelque chose : il n’y avait pas de grilles, pas d’unique entrée surveillée en permanence comme au collège. Alors quoi, c’était ça le fameux pensionnat pour le remettre dans le droit chemin et que ses parents payaient très sûrement une fortune ? C’était risible. Rien ne le retenant plus, Malone décida rapidement de s’enfuir. Pourquoi rester s’il n’en avait aucune envie ? Il crut que l’absence de grille signifiait pouvoir partir, même en plein jour, mais c’était une erreur monumentale.

C’est là que Prosper, un des gamins en voie de redressement qui suivait toujours les règles mais qui avait, apparemment, un passé de trouble-fête derrière lui, lui avait parlé des chats. Le garçon avait expliqué à son colocataire de chambre que les chats jouaient presque le rôle de grille, empêchant toute personne non autorisée à entrer ou à sortir dans l’établissement et prévenant les adultes dès que quelqu’un tentait de contourner les règles, de contourner la frontière qu’ils avaient bâtie.

Malone l’avait écouté, ce garçon changé par le pensionnat. Il l’avait écouté, avait ri et était reparti. Qu’est-ce que des chats, aussi nombreux puissent-ils être, pouvaient bien lui faire ? Ce n’était pas quelques petites griffures qui lui feraient peur, à lui qui avait déjà fait les quatre cents coups et, parmi ceux-là, des choses bien plus dangereuses.

La nuit suivante, le garçon resta éveillé assez tard après que tous ses camarades de chambre soient endormis pour sortir sans un bruit. Il réussit à atteindre l’extérieur sans trop de soucis et, s’il avait été un peu plus réveillé, il se serait peut-être rendu compte que ce qui devait être une réelle épreuve devenait beaucoup trop facile. A pas de loup, il s’avança vers la limite sans voir aucun de ces animaux de malheur à l’horizon.

Malone avança puis posa un pied sur ce qui semblait être la limite. Rien à signaler, il soupira et continua à avancer.

Devant lui se tint soudainement quelqu’un, ou quelque chose. Malone ne comprenait ce que c’était mais la forme ne pouvait décemment être celle d’un humain, encore moins celle d’un chat. La chose était énorme, aussi grande qu’un adulte et aussi large qu’une boule de démolition. Dans la nuit, le garçon avait du mal à discerner les détails mais il était presque sûr de voir des dents, peut-être celles d’un requin ou d’un mégalodon. C’était effrayant, tellement effrayant que Malone en resta scotché, lui qui avait pourtant soutenu le regard du vieux Mr. Paul, lui qui s’était battu contre Odette et toute sa bande.

Malone repartit en courant sans demander son reste et arriva en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Prosper l’attendait devant la porte de leur chambre commune : il souriait comme un idiot.

Sans un mot, Malone le suivit, retourna se coucher. C’est à partir de ce moment-là que les surveillants virent chez le jeune garçon une amélioration sans pourtant comprendre la raison de ce si soudain changement.

Mais les chats, eux, savaient, cachés dans les buissons frontaliers.

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AirellaRed
J'aurais aimé lire une suite... Une ambiance particulière, des créatures particulières, ça donne sans doute des situations inédites et un bon suspense...
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